Hi, i'm back | ArtemiaDum Spiro, Spero :: Time and universe :: Flashbacks
Daeja Dis
Hi, i'm back Tes talons claquent sur le bitume avec la même assurance qu’autrefois. C’est drôle, à quel point rien n’a changé, et à quel point tout te semble différent à la fois. Les murs tagués, les cris d’ado qui se chamaillent, l’odeur rance de tabac froid et de chien mouillé qui se dégage de ce quartier. Tu ne regrettes même pas d’y être retourné. Pas encore. Plus tard peut-être. Quand la germe qui commence doucement à pousser dans le creux de ton ventre sortira, sûrement. Là, à cet instant précis, tu sais déjà que l’envie de repartir te reprendra. Qu’elle commencera à grossir dans ta cage thoracique jusqu’à l’explosion. Il va falloir être forte, pourtant. Et pour ça, tu vas devoir raccrocher avec un passé trop longtemps mis de côté. Histoire d’avoir quelque chose pour te retenir. Quelque chose à transmettre à cette chose qui grandit en toi. Autre chose que tout ce dont toi tu as hérité en tout cas. Tu avances avec une détermination presque trop forte, alors que tu quittes l’odeur de chien pour celle du luxe et du parfum, alors que ton nez se fronce par mépris autant que par dégoût, alors que tu laisses échapper un claquement de langue réprobateur devant toute cette exubérance soudaine et déplacée. Tu détestes vraiment ce quartier de bourge. Et pourtant, c’est ici qu’elle vit. Alors c’est ici que tu dois aller. Tu ne sais même plus comment tu as réussi à récupérer son adresse, si tu as usé de tes contacts ou si tu as juste eu de la chance. Mais c’est bien devant sa porte que tu te trouves à présent, vérifiant rapidement le nom sur la boite aux lettres avant d’emboiter les derniers pas jusqu’au seuil. Ta main se lève, puis se bloque à quelques centimètres du battant. Un instant de doute, de regret et d’inquiétude, presque. Après tout, tu as disparu du jour au lendemain. Oh, tu as continué de lui envoyer des cartes, pourtant. De très jolies cartes d’un peu partout dans le monde. Mais tu n’as jamais donné d’adresse pour qu’elle puisse te répondre. Si ça se trouve, elle les a juste jeté avec mépris à chaque fois. Ce serait légitime, en soi. Tu ne lui as donné aucune explication, aucune excuse, pas même dans tes lettres. Juste des mots doux, des nouvelles décousues et sans importance, des anecdotes foireuses bien inutiles. Tu inspires, puis tu expires. Allez. Au pire des cas, quoi ? Elle t’en mettra une et vous pourrez recommencer à discuter comme avant. Ce ne serait pas la première fois que vous vous preniez le bec. Ça t’as même un peu manqué, ça, pendant tes voyages. Trois coups sur la porte et tu attends. Seulement quelques secondes, avant de revoir son visage derrière le battant. « Salut. Je suis rentrée. » Et tu m’as manqué. | ( Pando ) |
Artemia C. Smeraglia
« Words are easy, like the wind; Faithful friends are hard to find. »
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Il fait bon vivre dans le nouvel appartement. Le sol sent encore le propre et le canapé le cuir neuf. Artemia est encore ravie quand elle passe le pas de sa porte. Elle ne sait pas vraiment si c'est le plaisir d'être chez elle, dans son cocon, dans l'endroit qu'elle s'est choisi et qu'elle occupe dans toute sa place, ou si c'est parce qu'elle sait qu'elle le paye seule, avec son salaire, l'argent qu'elle gagne elle-même et indépendamment de sa famille. Il y a un air de renouveau dans ce foyer, un vent de liberté qui foule ses chevilles quand elle ouvre grand les fenêtres pour embrasser le bruit de la ville. C'est chez elle.
Ca n'a pas été de tout repos d'arriver ici. Ca n'a pas été évident de convaincre Mère et Père qu'elle voulait partir de chez eux — surtout Mère, d'ailleurs, qui s'y est fermement opposée. Ca allait être plus difficile de la surveiller, si elle n'était plus chez eux ; comme s'ils avaient jamais réussi à la surveiller, pourtant. Dès l'âge de quatorze ans elle était passée maîtresse dans l'art de faire le mur et reine des ombres des buissons du jardin. On n'avais jamais pu la contrôler, et elle aimait à croire qu'on ne le pourrait jamais. Libre et fière, Artémia était libre et elle le serait toujours.
Ca fait pourtant déjà quelques temps qu'elle vit ici. Un an, ou deux, déjà ? Elle se revoit encore faire ses valises, décider des vêtements qu'elle sacrifierait et laisserait prendre la poussière dans la penderie de son adolescence, persuadée à la fois de ne plus jamais les mettre et de ne pas revenir les chercher. Il y avait une scission en elle à ce moment-là, un avant et un après le déménagement. Elle ne serait plus la petite enfant de la famille, et elle ne reviendrait plus quémander quoique ce soit à ses parents. Ce qui resterait là, derrière elle, le resterait pour toujours et ferait partie de son passé. Il n'y avait désormais plus que ces quelques valises et ces quelques cartons et bien sûr ce portefeuille dégoulinant d'or pur qui servirait à payer son loyer et ses nouveaux meubles.
C'était énorme pour elle, pourtant. C'était une aventure. Elle n'avait jamais connu le besoin, le manque, elle n'avait jamais eu besoin de se soucier de l'argent et elle n'en aurait sûrement jamais besoin. Pourtant, cette facilité là n'annulait pas les difficultés auxquelles elle devait tout de même faire face. Abandonner les visages familiers, s'habituer à la solitude qui irait avec un endroit vide de tous ceux avec lesquels elle avait grandi. Il n'y aurait plus els chiens du jardinier, ni le sourire de la gouvernante. Qu'à cela ne tienne. Elle serait libre. Ce déménagement lui faisait peur autant qu'il la grisait. Il était temps.
C'était un sujet de discorde entre elle et certains de ces amis, pourtant, l'argent. Quelques temps auparavant, certes — quand elle fréquentait encore Daeja, qui ne venait certes pas des mêmes sphères qu'elle mais dont elle aimait la tête brûlée et l'humour pinçant. Elles se disputaient souvent, ces deux-là, et souvent à cause de l'argent. Artémia n'avait jamais vraiment compris quel était son problème avec cela. Elle se fichait que les autres aient moins d'argent qu'elle et n'avait pas de souci à leur offrir des soirées mémorables, au sens financier du terme. Daeja rechignait souvent, par fierté qu'elle disait. C'était stupide. C'était il y a longtemps. Depuis, Daeja était partie courir le monde et Artémia avait grandi. Elle n'avait pour seul souvenir de son amie qu'une pile de cartes postales qu'elle avait pris soin de ramener de sa chambre d'enfants. Rangées dans son bureau, elle se faisaient oublier en rappelant toujours l'existence de cette personne pour laquelle elle ressentait une pointe de tendresse persistante.
Elle est en train d'ouvrir le frigo pour se servir une boisson froide quand on toque à sa porte. Elle n'attend pourtant personne, et encore moins quelqu'un qui viendrait sans s'annoncer. Elle repose son verre vide en refermant le réfrigérateur, attrape son téléphone pour y voir un message s'afficher à côté du visage souriant de Capriana. Elle l'ouvre avec un sourire, persuadée que c'est celle-ci qui lui fait l'honneur d'une visite surprise. Raté. Elle envoie un gif d'une girafe qui s'entrave. Qui peut bien être derrière la porte, alors.
Les sourcils vaguement froncés, elle se dirige vers l'origine du son et jette un œil dans le judas. Son cœur rate un battement.
Elle a changé de couleur de cheveux, Daeja. Peut-être deux ou trois fois. Elle a bonne mine, pourtant, toujours. Peut-être meilleure qu'avant — ce n'est pas très compliqué, mais quand même. Sûrement meilleure mine qu'avant, oui. Elle sourit d'un air un peu lointain qui lui donne l'air un peu bête. Artémia a envie de se moquer d'elle tout de suite. Les bonnes habitudes ne se perdent pas. Mais il serait temps de lui ouvrir la porte.
Elle a à peine le temps d'actionner la poignée que la voix de Daeja retentit déjà. Toujours trop pressée, celle-là. Artémia n'arrive pas à cacher son propre sourire. Elle est rentrée ; c'est ce qu'elle lui dit. Qui sait pour combien de temps, qui sait quand elle repartira ? Elle est là pour l'instant.
« Salut, tête de nœuds. »
Elle ne prend pas le temps de lui faire signe d'entrer. Elle l'enlace là, sur le pas de la porte. Elle est rentrée.
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Daeja Dis
Hi, i'm back Tu ris à la réplique, avant de rentrer à sa suite pour te laisser te perdre quelques secondes dans votre étreinte. Un contacte doux et réconfortant à la fois, tant il te semble empreint de la même tendresse que vous aviez l’une pour l’autre avant ton départ. « Tu m’as manqué. » Un simple murmure, doublé d’un sourire trop honnête quand tu t’éloignes. C’est stupide, un peu, de te sentir aussi légère pour une accolade. Mais Artemia t’avais purement et sincèrement manqué. Ce n’était pas vraiment un regret, pourtant. Si c’était à refaire, tu referais probablement exactement la même chose. Mais son absence, ou plutôt la tienne, avait un goût un peu amer. Ton regard se perd quelques secondes sur le hall d’entrée, avant de laisser échapper un sifflement faussement admiratif. C’est moins clinquant que ce à quoi elle est habituée. Plus petit que le domaine familliale. Ça reste trop propre et trop riche pour correspondre à tes goûts, mais tu notes tout de même une sacrée différence qui te fait doucement rire d’un air un peu moqueur. « Hé beh. C’est un sacré endroit, ici. Ça fait longtemps ? » Longtemps que tu es libre ? Que tu peux enfin vivre pour toi, et plus pour les autres ? C’est presque avec une pointe de fierté dans le creux de ta voix que tu lui demandes. Parce qu’elle en avait besoin, de cette liberté. Probablement autant que toi qui a honteusement volé la tienne à la barbe et au nez de ton père sans jamais te retourner en arrière. C’est peut-être ça qui a changé, chez Artemia. Cette ode doucereuse qui t’as maintenu en vie ces dernières années, celle qu’elle goûte également de son côté de toute évidence - à un rythme bien moins effréné que le tiens ceci dit. Tant mieux pour elle. Qu’elle prenne son temps. Qu’elle tâtonne s’il le faut. Qu’elle chute si elle en ressent le besoin. Après tout, maintenant, tu seras là pour l’épauler. « Rassure moi et dis moi que tu as quelque chose à grignoter quelque part ici parce que je meurs de faim et que je risque de te tenir la grappe pendant dix plombes. On a beaucoup de choses à se raconter, je crois. » Comme le début de sa liberté, et la fin de la tienne. | ( Pando ) |
Artemia C. Smeraglia
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Quelque chose de doux s'agite dans la poitrine d'Artémia alors qu'elle recule de quelques pas pour admirer Daeja. Elle sourit aussi grand qu'elle le peut, alors qu'elle sait déjà qu'elle va s'attirer les moqueries de son amie de toujours. Cela fait, quoi, trois ans, quatre ? qu'elles ne se sont pas vues. Artémia se plaît à se dire indépendante. Elle est sociable et entourée, elle fait la fête et a toujours quelqu'un à rejoindre, mais au fond, elle est plutôt seule. Elle a appris à se débrouiller seule très tôt, dans la cage dorée dans laquelle elle a grandi, elle a joué seule et appris seule à partir du moment où Dante est parti et même quand il était là. Elle n'avait pas le droit de sortir beaucoup, seulement aux événements auxquels il serait bon qu'elle apparaisse. Elle n'avait pas de fréquentations de gens de son âge. Bien sûr, elle avait appris à fuir dès qu'elle avait pu. Ils n'auraient pas dû la laisser passer tant de temps seule dans le jardin.
Elle a donc beaucoup été seule, et c'est resté une habitude. Rire et plaisanter derrière le masque, derrière l'armure qui la garde bien à l'abri depuis que Dante a pris son cœur et l'a mis en miettes entre ses doigts. Mais avec Daeja, ça a toujours été un peu différent. Peut-être parce qu'elle est une des rares à l'avoir déjà vue dans une situation de faiblesse, finalement. Elles se sont rencontrées alors qu'Artémia était dans une mauvaise situation, alpaguée par
deux imbéciles un peu trop grands et un peu trop fiers dans une rue mal famée du ZEN, incapable de se défaire de leurs gros mots et de leurs grosses mains. Quand ils se sont éloignés terrassés par un flot d'insultes plus fleuries les unes que les autres, Artémia n'aurait jamais imaginé que son sauveur était quelqu'un comme Daeja.
Le petit bout de femme n'avait été qu'une suite de surprises après ça. Jamais vraiment proches, jamais vraiment éloignées l'une de l'autre, elle a toujours été celle avec laquelle Artémia était peut-être la plus sincère et la plus elle-même. Daeja ne faisait pas partie de ces gens à qui il est facile de cacher sa vraie nature — peut-être était-ce dû à ce regard qu'elle posait sur les gens, perçant et vieux comme le monde, ou peut-être à cette énergie si puérile et spontanée qui émanait d'elle. Artémia l'admirait, dans tous ses défauts, toutes ses lubies, toutes ses bêtises.
Souvent, elles se voyaient pour faire la fête et se chambrer, elles se moquaient l'une de l'autre ou des autres ensemble, et finalement sont devenues amies autour de choses légères plutôt qu'autour de choses plus sérieuses. C'était plus facile comme ça, tout du moins pour Artémia. Elle voulait sûrement effacer de la mémoire de Daeja cette vision pitoyable de la brune tremblante adossée contre un mur, au regard d'une biche prise en plein phares, qu'elle était le soir de leur rencontre. Plus jamais elle ne souhaitait être vue comme cela. Elle n'était pas sans défense. Elle était forte et intombable ; elle était une montagne et une armure et personne ne pouvait la voir autrement. Alors c'était plus facile de rire.
Quelque chose a changé dans les yeux de Daeja pourtant. Quelque chose est mort et quelque chose est né. Artémia la tient par les épaules et elle scrute son visage comme si elle ne l'avait pas vue depuis mille ans — ça fait bien mille ans qu'elle ne l'a pas vue.
« T'as sale mine tiens. »
C'est faux. Elle est resplendissante. Elle a le rire dans la voix et l'œil qui chante quand elle lui dit ça. Evidemment, c'est faux.
« J'ai rien de bien drôle là de suite, mais on peut commander le goûter si tu veux. Qu'est-ce qui te fait envie ? »
Artémia attrape déjà son téléphone pour y chercher la familière application sur laquelle elle commande presque tous ses repas. Elle n'arrivera sûrement jamais à prendre l'habitude de cuisiner, à fonctionner comme ça, mais est-ce que c'est vraiment important, finalement ? Elle sait faire des pâtes. Elle ne mourrait pas de faim, si un jour elle n'avait plus d'argent. Et puis, elle aura toujours de l'argent.
Elle est ravie que Daeja lui annonce qu'elle va rester un peu. Qu'elles ont plein de choses à se raconter. Elle y comptait bien — après ses mille et unes péripéties aux quatre coins de l'Europe, elle doit bien en avoir des choses à lui raconter. Artémia l'envie, en quelque sorte. Quelle énergie incroyable, quel courage que de partir du jour au lendemain, plus loin que jamais, seule. Artémia a toujours été seule, et pourtant la solitude l'effraie. Elle la noie dans son quotidien, dans ses routines, et quand elles ne suffisent plus elle les noie dans l'alcool ou le sexe, souvent les deux. Daeja lui a couru après, à cette solitude. En un sens, elle s'est couru après. A la voir comme ça, devant elle, Artémia a la sensation qu'elle s'est peut-être un peu trouvée. Que peut-être quelque chose en elle s'est un peu apaisé. Pas tout. Jamais tout. Mais peut-être un peu.
« Tes lettres étaient nulles. Je les ai toutes gardées. »
Elle lui fait signe de s'installer vers le canapé, pousse un plaid, un coussin, lui ébouriffe les cheveux. Elle lui a manqué aussi.
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Daeja Dis
Hi, i'm back « Brownies. Et cookie. Tout ce qu’il y a du chocolat, je prends. » C’est marrant, ça. Les ragots de grand mère t’avais vendu la fraise comme seul aliment capable d’éveiller ton intérêt pendant une grossesse. Et pourtant, c’est tout le contraire. Tes goûts commençaient à peine à changer, mais en tout cas, tes envies pointaient vivement le bout de son nez. Et aujourd’hui, c’était le chocolat qui en était victime. Ça aurait pu être pire. Hier, c’était le chou fleur. À quatre heure du matin. Tu te laisses échouer sans aucune grâce sur son canapé, comme si tu avais été épuisé par une journée éreintante de travail. En quelque sorte, ce n’est pas tout a fait faux. Avec le stress du déménagement, du retour en ville et de cette visite surprise, tu as l’impression que cette journée dure depuis déjà trop longtemps. Bien loin de t’y attarder pour autant, c’est avec un sourire presque trop honnête que tu accueilles sa boutade. « Pour être tout à fait honnête, je suis même surprise que tu les ai lus. J’avais fait exprès d’écrire en patte de mouche pour que tu abandonnes. » Tu te redresses un brin, les jambes croisées et l’allure fière lorsqu’elle te rejoint. « Alors. » Par quoi commencer ? Il y a trop à raconter et trop à dire. Beaucoup de question à poser et beaucoup de réponse à donner. Autant commencer par le début, non ? Le plus important à tes yeux. En tout cas pour l’instant. La grossesse, ce sera pour plus tard. Ce n’est pas comme si il s’agissait d’une “bonne” nouvelle après tout. « Il me semble que la dernière fois qu’on s’est vu, je t’ai parlé d’un plan de carrière non ? » Sans donner de détail. Juste une idée, infime, une conviction féroce que cette fois, tu touchais un filon unique qui ne pouvait que marcher. Tu fais le coup à chaque fois. Et à chaque fois, ça foire. Soit parce que tu as mis tes cartes sur le mauvais tapis, soit parce que ton égo a fini par être plus fort que tout le reste. Artemia a l’habitude, probablement. Elle sait à quel point tu peux être intenable. Ingérable, même. Et pourtant, cette fois, ça a réussi. Et tu en es la première étonnée. Alors c’est avec une pointe de fierté dans le coin des yeux que tu sors ton cellulaire pour laisser ton pouce glisser sur l’écran et présenter fièrement son contenue à la jeune femme. Ce qui s’affiche, ce n’est nulle autre que le compteur de ta page professionnelle. Celle où tu vends déjà beaucoup de photo de nue, de vidéo, d’appelle même. Ton pseudo y apparait, avec une petite mention au soleil noir. Le compteur est haut. Bien assez pour te rapporter de quoi vivre pour l’instant. L’avantage que tu en retire, autre que financier, c’est que Miss Von D ne travaille qu’affublée de masque vénitien. « Boom. » C’est dingue à quel point tu peux être fière de ce travail. Tu ne sais pas vraiment comment Artemia réagira, compte tenue de la nature même du métier, mais tu n’imagines pas un seul instant qu’elle pourrait te rejeter pour ça. Ce n’est qu’une suite logique après tout. | ( Pando ) |
Artemia C. Smeraglia
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C'est une drôle de notion, celle de la réussite. Quand est-ce qu'on réussit, finalement ? Qu'est-ce qui décide de la réussite ? A voir Daeja, lumineuse devant elle, Artemia a envie de se dire que ça doit être ça, de réussir. De resplendir comme ça, de pouvoir rentrer chez soi avec un sourire immense plaqué sur le visage et les yeux brillants, pour pouvoir montrer avec fierté celle qu'on est devenue. C'est sûrement ça, la réussite. Selon ces critères-là, Artemia n'a sûrement pas réussi, alors. Elle n'a nulle part où rentrer et personne à éblouir. Elle n'a personne à qui raconter ce qu'elle a fait, nulle porte à pousser pour retrouver des visages aimants. Elle n'a qu'elle-même. Son reflet dans le miroir seul à qui sourire chaque matin et chaque soir pour se promettre qu'elle est sur la bonne voie, qu'elle mérite ce qu'elle fait et qu'elle fait ce qu'elle mérite. Certains jours pourtant ce sourire sonne faux.
Pas aujourd'hui. Elle est sincère quand elle glousse devant la requête de Daeja qui lui réclame du chocolat, quand elle commande à la pâtisserie du coin un assortiment de gâteaux et de douceurs en espérant qu'au moins l'une d'entre elles lui ira. C'est rafraichissant de retrouver son amie. C'est simple.
« C'est commandé ! »
Elle s'installe à côté de la blonde sur le canapé en attendant que sa commande arrive, sans la quitter des yeux. Il y a définitivement quelque chose de changé en elle.
« Oh, je n'ai pas eu besoin de les lire pour savoir qu'elles étaient nulles. Je les ai gardées pour les faire déchiffrer par un spécialiste des hiéroglyphes d'ici quelques années. Je suis sûre qu'il sera fasciné par cette graphie si particulière ! »
En réalité, Artemia avait été ravie de recevoir des nouvelles, si sporadiques soient-elles, de son amie baroudeuse. Chacune des cartes postales qu'elle avait reçue avait été lue et relue, avait traîné un moment sur sa table basse avant d'être rangée soigneusement avec les autres alors quelle essayait de s'imaginer le quotidien de Daeja à travers les quelques informations qu'elle y dispensait. Elle l'enviait, elle était fière d'elle. Quel plaisir pourtant de l'avoir enfin en face d'elle.
Et voilà qu'elle annonce avoir une carrière, maintenant. Artemia retient un gloussement sarcastique, réminiscence de leurs chamailleries incessantes. Elle est contente pour elle, mais surtout elle a hâte de savoir ce qui a bien pu retenir l'attention de Daeja suffisamment longtemps pour qu'elle parle de carrière. Elle l'a toujours connue volubile et voletante, passant d'une lubie à une passion en un battement de cils. Elle semble avoir trouvé quelque chose de sérieux, aujourd'hui. Quand elle sort son téléphone de sa poche, Artemia se redresse un peu et tente déjà de déchiffrer par dessus son épaule ce qui s'affiche sur le petit écran, impatiente.
Daeja ne la laisse pourtant pas languir si longtemps. Sa fierté rayonne alors qu'elle lui tend le cellulaire affichant une page internet aux couleurs sombres contrastant avec les photos claires qui s'y affichent. Il faut quelques battements de cils pour qu'Artemia discerne ce que son amie lui montre — en l'occurrence, son postérieur dénudé dans une position lascive.
« Mais noooooooon ?! »
Elle lui prend le téléphone des mains sans plus d'égards pour zoomer sur les photos, faire défiler la page, y chercher un maximum d'informations lui permettant de comprendre ce qu'elle lui montre. Un corps dénudé revient sur les images, affublé d'un masque qui semble un peu cheap mais dissimule la majorité de son visage. Fascinée, Artemia garde le silence longtemps alors qu'elle décortique le site internet, scrute les offres qui y sont proposées ; si elle avait prêté plus d'attention à son entourage à ce moment-là, elle se serait peut-être rendue compte que Daeja, à côté d'elle, s'impatientait.
Et puis elle finit par lui rendre son téléphone.
« Ca me fait toujours plaisir de revoir tes fesses. Elles sont toujours aussi jolies ! »
Ce n'est pas la première fois qu'elle observe le corps dénudé de l'impudique Daeja ; est-ce qu'elle l'aurait imaginée le vendre sur internet ? Pas vraiment. Est-ce qu'elle a l'air sûre d'elle et épanouie ? Complètement.
« Alors, est-ce que tu as vraiment des PDG en costard qui te payent pour que tu les insultes ? Meuf quel filon incroyable tu es un génie !!! »
C'est surprenant, et en même temps ça ne l'est pas vraiment. Venant de Daeja, il y a peu de choses qui sont surprenantes. Ce métier lui va comme un gant. Elle a toujours été une reine parmi les paysans ; sur ces photos, Artemia ne voit rien d'autre que sa campagne adressée au peuple.
« Ce masque par contre ma chérie, il mérite un peu plus d'investissement. On n'en trouve des vrais qu'à Venise, j'en ai peut-être un quelque part si ça t'intéresse. »
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Daeja Dis
Hi, i'm back Sa réaction est immédiate, une longue exclamation surprise suivit d’un vol honteux de ton portable. Et toi, tu rigoles franchement à l’expression d’ébahissement qui s’affiche sur son visage. Une case de cochée dans tes goals de vie. Réussir à surprendre Artemia. Mieux, réussir à surprendre Artemia : avec des photos de ton cul. Mais les secondes passent et avec elles, ta patience s’épuise. Tu veux une réaction, un mot, un compliment, une insulte même peut-être. Quelque chose en tout cas. Quelque chose d’autres que ses yeux rivés sur ton magistrale postérieur. Alors, lorsque ça arrive, tu ne peux t’empêcher de laisser échapper un petit rire à la fois moqueur et sournois. « Je savais bien qu’elles te manquaient. Mais je te préviens, la prochaine fois, il faudra payer pour les voir. Là, je te fais un tarif d’amie. » Business is business, non ? C’est faux, bien sûre. Des photos de ton cul, il y en a partout sur internet maintenant, et pas seulement de ton cul d‘ailleurs. Et quand bien même, Artemia n’avait pas vraiment eu besoin de quoi que ce soit d’autres que d’être présente pour l’avoir vu. Tu n’avais jamais vraiment été pudique par le passé. Et tu ne l’es pas beaucoup plus maintenant. Tu hoches la tête avec un air fier placardé sur le visage lorsqu’elle te questionne. « Si tu savais ! Certains me payent même juste pour le simple fait d’exister, comme ça, sans que je demande quoi que ce soit. Mais, j’avoue, je préfère quand ils me demandent de les insulter en échange. Autant mêler l’utile à l’agréable. » Et ça revient souvent, ça. Les insultes. Tu as su te montrer hautement créative avec le temps, même si tu n’as jamais compris ce kink d’aimer l’humiliation. Non, toi tu tiens les reines, tu ne pourras jamais comprendre. Un de tes sourcils se haussent, à la fois surprise et intéressée par la proposition. « Bah, celui là doit venir d’Aliexpress. C’est dans ma wishliste d’en obtenir un vrai, un vieux bourge croulant finira bien par me l’offrir mais écoute, si tu veux devenir ce vieux bourge croulant… Tu voudras que je t’insulte en échange, chaton ? » Tu ricanes d’un air un brin moqueur, mais tu reprends vite sur autre chose, dans un air un peu plus sérieux, déjà. « Et toi ? Il est mignon, cet endroit. Ça fait longtemps que tu as eu ton autorisation de sortie ? » | ( Pando ) |
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