once upon a coffee shop au | cuperiaDum Spiro, Spero :: Time and universe :: Flashbacks
Esperia Borgia
(c) fadet
Cupio L. Ponti
Il a l’impression que d’une seconde à l’autre, sa vie pourtant normale est devenue un film, certes de mauvaise qualité, mais un film tout de même, alors que la porte du coffee shop s’ouvrait et que lui était censé être en pause mais qu’on l’avait poussé vers le comptoir en faisant fi de ses protestations. Il avait été outré, d’abord, prêt à brandir un code du travail ou à prouver par A + B qu’il avait déjà travaillé pendant six heures d’affilée et qu’il avait besoin d’au moins manger du sucre s’ils ne voulaient pas se retrouver avec un cadavre sur les bras, mais il avait vite oublié sa tirade en relevant le regard de la caisse. Mécaniquement, il avait lancé un « Bonjour, si vous voulez bien attendre deux minutes de plus quelqu’un va s’occuper de votre comm… » avant de s’arrêter en plein mot devant le spectacle qui s’offrait à lui. A bien y repenser, avec le soleil qui tapait directement derrière elle et ses cheveux blonds qui brillaient un peu, c’était sans aucun doute une mauvaise mise en scène du destin ou de quelque chose d’autre, mais il avait toujours su reconnaître les signes, alors il était resté en place et il s’était rapidement corrigé. « Qu’est ce que je vous sers ? » Elle avait pris un café tout ce qu’il y a de plus classique, mais il ne lui en avait pas voulu.
Il s’en veut, finalement, de ne pas avoir réellement saisi sa chance. Ca ne lui ressemble pas, de la laisser passer comme ça, de rester bouche bée et de simplement faire son travail mécaniquement. Il l’avait regardée partir comme le dernier des imbéciles, et par conséquent elle l’avait à peine regardé avant de dire merci. Il aurait dû dire quelque chose. Il aurait dû faire quelque chose. Il sentait, au fond de lui, qu’il avait probablement raté une aventure extraordinaire, qu’ils auraient pu déplacer des montagnes ensemble, qu’une force supérieure l’avait entraînée dans ce coffee shop à ce moment précis et l’avait empêché lui de prendre sa pause avant qu’elle ne puisse croiser son regard. Et lui, il l’avait laissée repartir alors que ses yeux étaient incapables de se poser sur autre chose qu’elle.
C’est alors qu’il s’est laissé choir contre la machine à café derrière lui en se traitant d’imbécile pour la huitième fois, cette fois à voix haute et en s’attirant des regards inquiets d’une moitié de la clientèle et surtout de son supérieur occupé à remplir les commandes de la journée, que le carillon de la porte se fait entendre de nouveau et qu’elle revient, une moue dépitée sur le visage. Pendant une seconde, elle est devant le comptoir à attendre, et lui reste planté à la dévisager sans parler. C’est le moment que choisit Gontrand pour tousser en le fusillant du regard, et il cligne des yeux plusieurs fois avant de reprendre sa place derrière le comptoir. « Ca va, ça vaaaaa ! » C’était plus pour Gontrand qu’autre chose, mais ça a le mérite de faire relever les yeux de la cliente, et sans pouvoir s’en empêcher, il sourit. Elle est revenue. A en croire son air désespéré, elle a laissé tomber son café, et se voit donc contrainte d’en prendre un autre, même s’il aurait peut être préféré qu’elle revienne juste pour lui.
« Rebonjour. Je vous ai manqué, c’est ça ? » Son sourire devient plus discret mais ses yeux rient à sa place, et il lui demande si elle veut la même chose avant qu’elle ne soit mal à l’aise, pour éviter de ruiner ses chances de pouvoir lui parler. « Allez vous asseoir je vous l’emmène, vous devez en avoir un peu marre. » Gontrand continue de guetter, et il a sans doute compris que quelque chose se tramait, mais Cupio s’en fiche relativement beaucoup, et tandis qu’il prépare le même café, il espère que le destin va rester de son côté au moins jusqu’à ce qu’il lui dise qu’elle a fait de cette journée une journée magique. Ou quelque chose dans le genre, au moins.
Il n’a même pas pensé à poser son tablier ou sortir de son uniforme, mais après tout, il n’a qu’un temps limité de pause, et pas une seconde à perdre. Quand il dépose le café sur la table d’Esperia, il sait qu’il devrait demander sa permission avant de lui tenir compagnie, il sait qu’elle est sans doute restée uniquement par politesse, il sait qu’il pousse peut être déjà le bouchon trop loin, mais ça ne l’empêche pas de s’asseoir en face d’elle avec un deuxième café en main qu’il a préparé spécialement pour lui. « C’est un cadeau de la maison, on fait une offre d’un acheté le deuxième offert quand le client fait tomber le premier sur le pas de la porte. » Il gigote un peu sur sa chaise avant de s’installer en tailleur et attrape un sucre pour le vider entièrement dans son trop petit café. Il a besoin de sommeil, mais il n’est sûrement pas le seul. « Alors, dure journée ? » Au pire des cas, elle sortira sans lui répondre, et peut être qu’il lui courra après.
Il s’en veut, finalement, de ne pas avoir réellement saisi sa chance. Ca ne lui ressemble pas, de la laisser passer comme ça, de rester bouche bée et de simplement faire son travail mécaniquement. Il l’avait regardée partir comme le dernier des imbéciles, et par conséquent elle l’avait à peine regardé avant de dire merci. Il aurait dû dire quelque chose. Il aurait dû faire quelque chose. Il sentait, au fond de lui, qu’il avait probablement raté une aventure extraordinaire, qu’ils auraient pu déplacer des montagnes ensemble, qu’une force supérieure l’avait entraînée dans ce coffee shop à ce moment précis et l’avait empêché lui de prendre sa pause avant qu’elle ne puisse croiser son regard. Et lui, il l’avait laissée repartir alors que ses yeux étaient incapables de se poser sur autre chose qu’elle.
C’est alors qu’il s’est laissé choir contre la machine à café derrière lui en se traitant d’imbécile pour la huitième fois, cette fois à voix haute et en s’attirant des regards inquiets d’une moitié de la clientèle et surtout de son supérieur occupé à remplir les commandes de la journée, que le carillon de la porte se fait entendre de nouveau et qu’elle revient, une moue dépitée sur le visage. Pendant une seconde, elle est devant le comptoir à attendre, et lui reste planté à la dévisager sans parler. C’est le moment que choisit Gontrand pour tousser en le fusillant du regard, et il cligne des yeux plusieurs fois avant de reprendre sa place derrière le comptoir. « Ca va, ça vaaaaa ! » C’était plus pour Gontrand qu’autre chose, mais ça a le mérite de faire relever les yeux de la cliente, et sans pouvoir s’en empêcher, il sourit. Elle est revenue. A en croire son air désespéré, elle a laissé tomber son café, et se voit donc contrainte d’en prendre un autre, même s’il aurait peut être préféré qu’elle revienne juste pour lui.
« Rebonjour. Je vous ai manqué, c’est ça ? » Son sourire devient plus discret mais ses yeux rient à sa place, et il lui demande si elle veut la même chose avant qu’elle ne soit mal à l’aise, pour éviter de ruiner ses chances de pouvoir lui parler. « Allez vous asseoir je vous l’emmène, vous devez en avoir un peu marre. » Gontrand continue de guetter, et il a sans doute compris que quelque chose se tramait, mais Cupio s’en fiche relativement beaucoup, et tandis qu’il prépare le même café, il espère que le destin va rester de son côté au moins jusqu’à ce qu’il lui dise qu’elle a fait de cette journée une journée magique. Ou quelque chose dans le genre, au moins.
Il n’a même pas pensé à poser son tablier ou sortir de son uniforme, mais après tout, il n’a qu’un temps limité de pause, et pas une seconde à perdre. Quand il dépose le café sur la table d’Esperia, il sait qu’il devrait demander sa permission avant de lui tenir compagnie, il sait qu’elle est sans doute restée uniquement par politesse, il sait qu’il pousse peut être déjà le bouchon trop loin, mais ça ne l’empêche pas de s’asseoir en face d’elle avec un deuxième café en main qu’il a préparé spécialement pour lui. « C’est un cadeau de la maison, on fait une offre d’un acheté le deuxième offert quand le client fait tomber le premier sur le pas de la porte. » Il gigote un peu sur sa chaise avant de s’installer en tailleur et attrape un sucre pour le vider entièrement dans son trop petit café. Il a besoin de sommeil, mais il n’est sûrement pas le seul. « Alors, dure journée ? » Au pire des cas, elle sortira sans lui répondre, et peut être qu’il lui courra après.
(c) AMIANTE
Esperia Borgia
(c) fadet
Cupio L. Ponti
Il y a un problème avec sa commande, et un problème avec sa manière de se comporter en général, mais il ne sait pas vraiment ce que c’est et il n’a jamais été du genre à essayer de deviner, alors il n’en tient pas compte et attend simplement que l’information lui arrive naturellement. En attendant, il se lance dans ce nouvel intérêt, dans cette personne magnifique qui a réveillé sa curiosité, dans ce mystère à résoudre. Il ne pensait pourtant pas réussir à faire quelque chose d’intéressant aujourd’hui, était déjà un peu agacé à l’idée de ne rien avoir à faire de particulier après le travail, mais elle est venue comme un signe du ciel, et ça, ça change tout.
Quand il s’assoit en face d’elle, il devrait se douter que ce n’est pas quelque chose qu’il est censé faire. Elle a l’air plus surprise qu’agacée, et c’est tout ce qu’il attendait de la situation, mais une petite voix moralisatrice à l’arrière de sa tête lui dit qu’elle a sans doute bien mieux à faire que de discuter avec le barista et qu’elle doit vouloir travailler. Cette voix est d’ailleurs sans doute celle de Gontrand, qui, à en croire le coup d’œil en arrière, est en train de se liquéfier derrière le comptoir en le voyant faire. Tant pis. Un problème pour plus tard. « Oh non pas du tout, je suis en pause. » Il répond à côté de la question, mais il n’a pas bien compris ce qu’elle voulait dire, alors ce n’est pas très grave.
Elle boit une gorgée de son café et il tique de nouveau. Quand elle lui répond, il rit un peu mais il ne renchérit pas tout de suite, trop occupé à la regarder, à essayer de voir si le problème est censé être évident, s’il rate une information importante, s’il a bien pensé à regarder son visage, ses yeux, son sourire, discret mais bien présent. Quand elle lui pose une question, il est encore occupé à analyser les mèches de ses cheveux en essayant d’en définir la teinte exacte, comme si un secret pouvait se trouver là-dedans, et il ne répond pas tout de suite. Quand il réalise enfin qu’elle attend sa réponse, il rit un peu et remet son regard dans le sien. « Oh, non. J’ai commencé il y a euh … deux semaines ? Je crois ? J’ai l’impression que ça fait huit ans déjà. Vous travaillez vers ici, vous ? Je ne crois pas vous avoir déjà vue. » Il est certain de ne l’avoir jamais vue avant, certain qu’il n’aurait jamais pu l’oublier, certain qu’il en aurait rêvé toutes les nuits, certain qu’elle aurait hanté sa vie s’il l’avait croisée et qu’elle avait disparu. Mais quelqu’un lui a dit un jour qu’il devait éviter de dire ce genre de choses, alors il se mordille la lèvre pour s’en empêcher. Il ne veut pas faire quelque chose de travers. Il ne veut pas rater sa chance. Il ne veut pas qu'elle s'en aille. Quelque part, il a le sentiment d'être un peu intimidé par cette femme si sûre d'elle, au moins en apparence, si élégante, si féerique. Il n'est pas habitué à être intimidé. Il apprécie le sentiment.
Il la laisse répondre et écoute avant de boire son café d’une traite. Il a compris ce qui n’allait pas. C’est dans ses yeux et dans sa manière de tenir son café. Il n’y a pas d’amour, pas de satisfaction, pas de passion. Le goût du sucre sur sa propre langue lui donnant encore envie de sourire, il y a forcément quelque chose qui cloche. « Une minute. » Il se relève et file comme le vent derrière le comptoir, fouillant les placards en ignorant le regard inquisiteur de Gontrand. Enfin, il trouve ce qu’il cherchait, et prépare un autre café, aussi grand, avec autant de caféine, mais en rajoutant deux ou trois ingrédients pour cacher un peu l’amertume, adoucir un peu les choses, rajouter un petit morceau de fantaisie à la boisson. Il y passe finalement cinq bonnes minutes, s’arrêtant de temps en temps pour regarder la tasse d’un air perplexe avant d’y ajouter quelque chose, jusqu’à avoir le sentiment d’avoir réussi à trouver ce qu’il fallait. Alors il revient vers elle avec et lui prend les restes de son triple espresso des mains pour poser l’autre tasse à la place. « Essayez ça plutôt. » Il s’est déjà rassis, et ajoute trois sucres dans le café abandonné pour le boire à sa place.
« Vous comptiez travailler peut être ? Je me suis invité tout seul parce que vous aviez l’air d’avoir besoin de respirer un peu et que je voulais parler avec vous mais si vous voulez je peux partir, hein. De toute façon ma pause aura bien une fin donc même si vous n’osez pas je ne vais pas vous harceler trop longtemps. » Il a envie de sourire, encore, et il n’arrive pas à la quitter des yeux bien longtemps. Il se demande pendant une seconde s’il devrait le lui dire, et recommence à mordiller sa lèvre. Ca ne marchera pas bien longtemps. La retenue n’a jamais été son fort. « Vous faites quoi dans la vie ? » Il ne lui a pas laissé le temps de lui dire qu’elle voulait être seule. Il aurait sans doute du.
Quand il s’assoit en face d’elle, il devrait se douter que ce n’est pas quelque chose qu’il est censé faire. Elle a l’air plus surprise qu’agacée, et c’est tout ce qu’il attendait de la situation, mais une petite voix moralisatrice à l’arrière de sa tête lui dit qu’elle a sans doute bien mieux à faire que de discuter avec le barista et qu’elle doit vouloir travailler. Cette voix est d’ailleurs sans doute celle de Gontrand, qui, à en croire le coup d’œil en arrière, est en train de se liquéfier derrière le comptoir en le voyant faire. Tant pis. Un problème pour plus tard. « Oh non pas du tout, je suis en pause. » Il répond à côté de la question, mais il n’a pas bien compris ce qu’elle voulait dire, alors ce n’est pas très grave.
Elle boit une gorgée de son café et il tique de nouveau. Quand elle lui répond, il rit un peu mais il ne renchérit pas tout de suite, trop occupé à la regarder, à essayer de voir si le problème est censé être évident, s’il rate une information importante, s’il a bien pensé à regarder son visage, ses yeux, son sourire, discret mais bien présent. Quand elle lui pose une question, il est encore occupé à analyser les mèches de ses cheveux en essayant d’en définir la teinte exacte, comme si un secret pouvait se trouver là-dedans, et il ne répond pas tout de suite. Quand il réalise enfin qu’elle attend sa réponse, il rit un peu et remet son regard dans le sien. « Oh, non. J’ai commencé il y a euh … deux semaines ? Je crois ? J’ai l’impression que ça fait huit ans déjà. Vous travaillez vers ici, vous ? Je ne crois pas vous avoir déjà vue. » Il est certain de ne l’avoir jamais vue avant, certain qu’il n’aurait jamais pu l’oublier, certain qu’il en aurait rêvé toutes les nuits, certain qu’elle aurait hanté sa vie s’il l’avait croisée et qu’elle avait disparu. Mais quelqu’un lui a dit un jour qu’il devait éviter de dire ce genre de choses, alors il se mordille la lèvre pour s’en empêcher. Il ne veut pas faire quelque chose de travers. Il ne veut pas rater sa chance. Il ne veut pas qu'elle s'en aille. Quelque part, il a le sentiment d'être un peu intimidé par cette femme si sûre d'elle, au moins en apparence, si élégante, si féerique. Il n'est pas habitué à être intimidé. Il apprécie le sentiment.
Il la laisse répondre et écoute avant de boire son café d’une traite. Il a compris ce qui n’allait pas. C’est dans ses yeux et dans sa manière de tenir son café. Il n’y a pas d’amour, pas de satisfaction, pas de passion. Le goût du sucre sur sa propre langue lui donnant encore envie de sourire, il y a forcément quelque chose qui cloche. « Une minute. » Il se relève et file comme le vent derrière le comptoir, fouillant les placards en ignorant le regard inquisiteur de Gontrand. Enfin, il trouve ce qu’il cherchait, et prépare un autre café, aussi grand, avec autant de caféine, mais en rajoutant deux ou trois ingrédients pour cacher un peu l’amertume, adoucir un peu les choses, rajouter un petit morceau de fantaisie à la boisson. Il y passe finalement cinq bonnes minutes, s’arrêtant de temps en temps pour regarder la tasse d’un air perplexe avant d’y ajouter quelque chose, jusqu’à avoir le sentiment d’avoir réussi à trouver ce qu’il fallait. Alors il revient vers elle avec et lui prend les restes de son triple espresso des mains pour poser l’autre tasse à la place. « Essayez ça plutôt. » Il s’est déjà rassis, et ajoute trois sucres dans le café abandonné pour le boire à sa place.
« Vous comptiez travailler peut être ? Je me suis invité tout seul parce que vous aviez l’air d’avoir besoin de respirer un peu et que je voulais parler avec vous mais si vous voulez je peux partir, hein. De toute façon ma pause aura bien une fin donc même si vous n’osez pas je ne vais pas vous harceler trop longtemps. » Il a envie de sourire, encore, et il n’arrive pas à la quitter des yeux bien longtemps. Il se demande pendant une seconde s’il devrait le lui dire, et recommence à mordiller sa lèvre. Ca ne marchera pas bien longtemps. La retenue n’a jamais été son fort. « Vous faites quoi dans la vie ? » Il ne lui a pas laissé le temps de lui dire qu’elle voulait être seule. Il aurait sans doute du.
(c) AMIANTE
Esperia Borgia
(c) fadet
Cupio L. Ponti
Il ne réalise pas à quel point elle pèse cette conversation, à quel point elle cherche son rôle, à quel point elle la soupçonne. Tous ses mots sortent de sa bouche avant même qu’il n’ait réellement pu y réfléchir, lui, et il n’est pas certain de dire des choses très intéressantes, mais il ne voit qu’elle alors il n’a pas envie de vraiment peser le pour et le contre de chaque signification. Il entend qu’elle dirige une poignée d’entreprises et il se dit qu’elle doit être riche, mais il a déjà oublié ça quand il s’inquiète faussement de peut être être en train de la déranger. Elle ne l’a pas encore rejeté, alors elle ne le fera sans doute pas. Il ne se demande pas vraiment si elle réalise qu’il la drague, tant cela lui semble évident, tant il avale clairement ses paroles et tant ses yeux brillent de milles étoiles juste parce qu’ils sont fixés sur elle. Esperia. Ils échangent leurs noms à un moment, entre deux anecdotes, et il ne peut pas s’empêcher de se dire que ça lui va drôlement bien, comme prénom, Esperia. Des œuvres entières se forment dans sa tête mais il les ignore. Elles reviendront plus tard, si elles en valent vraiment la peine. Le moment se doit d’être vécu.
Le sourire l’a fait tiquer un peu, puis rire. Elle ne doit pas être très à l’aise. Peut être qu’elle est timide. Peut être qu’elle n’est pas habituée à draguer. Peut être qu’elle est intimidée. Toutes les raisons possibles lui passent par la tête, sauf peut être la plus évidente. La différence d’âge ne l’a pas frappé, et elle aurait sans doute dû. Elle le fera plus tard, peut être. Quand il réalisera qu’il est sans doute idiot de la voir comme la mère de ses futurs enfants. Ou enceinte, en tout cas. Heureusement, il ne l’a pas fait très longtemps, alors il n’aura pas le temps d’être trop déçu. « Oh oui. Très longue. » Sa pause n’était pas censée être longue. Il entend encore son patron insister sur les dix minutes maximum, et c’est sans doute son intention alors qu’il sent son regard brûler son dos. Il ne se retournera pas vers lui tant qu’Esperia sera dans les lieux, tant qu’il lui restera un tout petit espoir de l’épouser dans quelques mois.
Elle rougit, et lui retient un rire et se contente de lui offrir un dernier sourire en se relevant. On dirait une lycéenne, presque. Il a envie de lui demander son numéro, de lui demander de revenir, de savoir s’il peut la rejoindre plus tard, s’il peut l’accompagner, où elle vit, s’ils peuvent se revoir. Il ne fait rien, pourtant. Il a au moins appris cela. Il sourit et il recule d’un pas pour la laisser passer devant lui, pour la regarder se tourner vers la sortie comme si elle voulait le fuir. Il lui laisse le choix de se retourner, de faire un pas en sa direction comme lui a pu en faire un. Il lui laisse le choix de continuer cette aventure. Son sourire s’estompe un peu alors qu’elle part trop loin pour compter faire demi-tour, mais c’est le jeu, et peut être qu’il la recroisera, quelque part. Pourtant, alors qu’il allait aussi se retourner, il recroise son regard.
« Dix-huit heures. » Ils ferment à dix-neuf heures. Il s’est trompé bêtement, mais il n’en a pas grand-chose à faire. Son cœur bat à cent à l’heure et ses mains deviennent un peu moites. Lui aussi devient un adolescent. C’est plutôt habituel. « Je serai là. » C’est sans doute ce qu’elle voulait dire, après tout, n’est ce pas ? Sans doute. Il lui fait un dernier sourire et la regarde partir. Quand il revient derrière le comptoir, son responsable n’est pas ravi. C’est la deuxième strike, il dit. A la troisième, c’est dehors, il dit. Entre deux cafés, il envoie un message à Bellum. Je vais pas pouvoir payer le loyer, cache les cachetons avant que Fames comprenne où l’argent est parti stp. Ce sera un problème pour un autre jour. Le jour du loyer. Ce soir, il a un date avec Esperia.
Le temps passe affreusement lentement, mais enfin, alors que ses yeux sont plantés sur l’aiguille des minutes, six heures sonne. Aussitôt, il voit des cheveux blonds et une démarche assurée, une silhouette qu’il pense déjà être capable de reconnaître entre mille, et il détache rapidement son tablier pour le poser derrière lui en quittant son poste. Son responsable revient, alerté par le bruit qu’il fait et le client laisse en plan devant la caisse, mais il a à peine le temps de dire « qu’est ce que tu fous encore Cupio » que ledit Cupio ouvre la porte pour sortir. « J’ai un date salut ! » Trois, il dit, Gontrand, mais la passion s’est envolée sans regarder en arrière, comme d’habitude.
« Mince vous venez de rater la fin de l’accueil des clients, je suis désolé. Je vous ai quand même fait un café. » Il lui tend une tasse de la même boisson, et en profite pour se mettre à côté d’elle en jetant un coup d’œil exagéré aux alentours. « Vous êtes venue jusqu’ici toute seule en métro ? Ce n’est pas très prudent. Il commence déjà à faire nuit. » Le soleil brille encore un peu, et il n’a jamais été vraiment de ceux qui voient le mal partout de toute façon, mais l’excuse est trop facile pour ne pas être prise. « Je vous raccompagne ? » Son sourire est plus espiègle, et ses yeux brillent un peu plus. Il n’a jamais été très doué pour prendre son temps, de toute façon. Il n’a jamais été très doué pour ne pas se laisser consumer et espérer que l’autre se consume aussi.
Le sourire l’a fait tiquer un peu, puis rire. Elle ne doit pas être très à l’aise. Peut être qu’elle est timide. Peut être qu’elle n’est pas habituée à draguer. Peut être qu’elle est intimidée. Toutes les raisons possibles lui passent par la tête, sauf peut être la plus évidente. La différence d’âge ne l’a pas frappé, et elle aurait sans doute dû. Elle le fera plus tard, peut être. Quand il réalisera qu’il est sans doute idiot de la voir comme la mère de ses futurs enfants. Ou enceinte, en tout cas. Heureusement, il ne l’a pas fait très longtemps, alors il n’aura pas le temps d’être trop déçu. « Oh oui. Très longue. » Sa pause n’était pas censée être longue. Il entend encore son patron insister sur les dix minutes maximum, et c’est sans doute son intention alors qu’il sent son regard brûler son dos. Il ne se retournera pas vers lui tant qu’Esperia sera dans les lieux, tant qu’il lui restera un tout petit espoir de l’épouser dans quelques mois.
Elle rougit, et lui retient un rire et se contente de lui offrir un dernier sourire en se relevant. On dirait une lycéenne, presque. Il a envie de lui demander son numéro, de lui demander de revenir, de savoir s’il peut la rejoindre plus tard, s’il peut l’accompagner, où elle vit, s’ils peuvent se revoir. Il ne fait rien, pourtant. Il a au moins appris cela. Il sourit et il recule d’un pas pour la laisser passer devant lui, pour la regarder se tourner vers la sortie comme si elle voulait le fuir. Il lui laisse le choix de se retourner, de faire un pas en sa direction comme lui a pu en faire un. Il lui laisse le choix de continuer cette aventure. Son sourire s’estompe un peu alors qu’elle part trop loin pour compter faire demi-tour, mais c’est le jeu, et peut être qu’il la recroisera, quelque part. Pourtant, alors qu’il allait aussi se retourner, il recroise son regard.
« Dix-huit heures. » Ils ferment à dix-neuf heures. Il s’est trompé bêtement, mais il n’en a pas grand-chose à faire. Son cœur bat à cent à l’heure et ses mains deviennent un peu moites. Lui aussi devient un adolescent. C’est plutôt habituel. « Je serai là. » C’est sans doute ce qu’elle voulait dire, après tout, n’est ce pas ? Sans doute. Il lui fait un dernier sourire et la regarde partir. Quand il revient derrière le comptoir, son responsable n’est pas ravi. C’est la deuxième strike, il dit. A la troisième, c’est dehors, il dit. Entre deux cafés, il envoie un message à Bellum. Je vais pas pouvoir payer le loyer, cache les cachetons avant que Fames comprenne où l’argent est parti stp. Ce sera un problème pour un autre jour. Le jour du loyer. Ce soir, il a un date avec Esperia.
Le temps passe affreusement lentement, mais enfin, alors que ses yeux sont plantés sur l’aiguille des minutes, six heures sonne. Aussitôt, il voit des cheveux blonds et une démarche assurée, une silhouette qu’il pense déjà être capable de reconnaître entre mille, et il détache rapidement son tablier pour le poser derrière lui en quittant son poste. Son responsable revient, alerté par le bruit qu’il fait et le client laisse en plan devant la caisse, mais il a à peine le temps de dire « qu’est ce que tu fous encore Cupio » que ledit Cupio ouvre la porte pour sortir. « J’ai un date salut ! » Trois, il dit, Gontrand, mais la passion s’est envolée sans regarder en arrière, comme d’habitude.
« Mince vous venez de rater la fin de l’accueil des clients, je suis désolé. Je vous ai quand même fait un café. » Il lui tend une tasse de la même boisson, et en profite pour se mettre à côté d’elle en jetant un coup d’œil exagéré aux alentours. « Vous êtes venue jusqu’ici toute seule en métro ? Ce n’est pas très prudent. Il commence déjà à faire nuit. » Le soleil brille encore un peu, et il n’a jamais été vraiment de ceux qui voient le mal partout de toute façon, mais l’excuse est trop facile pour ne pas être prise. « Je vous raccompagne ? » Son sourire est plus espiègle, et ses yeux brillent un peu plus. Il n’a jamais été très doué pour prendre son temps, de toute façon. Il n’a jamais été très doué pour ne pas se laisser consumer et espérer que l’autre se consume aussi.
(c) AMIANTE
Elpis
Elpis
Il y a une flaque qui s'accroche encore au bitume, témoin des quelques pluies des jours passés, juste à côté d'Esperia et de Cupio. Une seule flaque. Au loin, une voiture imposante se rapproche doucement d'eux. Une seule voiture. Ce ne serait vraiment pas de chance qu'elle roule dans la flaque. Pourtant, c'est exactement ce qu'il se passe, l'eau un peu boueuse venant éclabousser la belle Esperia et tâcher encore une fois ses vêtements. Ce n'est vraiment pas de chance.
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