Côte à côte, tu te diriges vers la maison des moineaux en compagnie de la seule personne que tu as trouvé, et dont tu as envie de parler avec en ce voyage que tu n’as jamais désiré. Encore une fois, tu mets la faute sur ta curiosité mal placée, cette même curiosité qui t’a souvent faite défaut. Tu n’as jamais été du genre à apprécié les imprévus, les petites choses qui secoue ton quotidien, dont tu aimes habituellement avoir le contrôle sur absolument tout. Mais cette fois-ci, tu n’as aucun contrôle, ni sur ta maison, ni sur tes colocataires, et encore moins sur ce qui va se produire sur cet île. Décidément, ta curiosité t’aura cette fois-ci réellement poussé dans une situation inconfortable. Enfin, hormis Dante qui semblait particulièrement s’amusé (mais ne s’amusait-il pas tout le temps?), peut de gens semblait très enchanté par tout ce manège. Tu n’avais donc pas désiré rester bien plus longtemps au centre, et ton sac sur ton épaule, tu avais entrainé Leandro avec toi pour rejoindre la maison à votre nom, enfin, au nom de votre équipe. Tu n’avais pas prêté attention aux cartons des autres, ni à leurs couleurs, tu avais simplement filé, après avoir croisé le regard de Dante un moment.

Vos pas vous avez donc entrainés jusqu’à une grande maison, qui semblait être assez historique. Tu peux reconnaitre aisément, vu tes nombreux voyages et apprentissages, le style écossais, et quand vous passez la porte de la demeure à trois étages, vous faites face à une demeure colorée dans le rouge et le gris. Tes pas t’entrainent jusqu’au petit meuble où des dépliants touristiques, et vos clés y sont posés. Tu prends les tiennes, et tu attends que Leandro face de même, avant de soupirer un peu en lui jetant un regard qui veut en dire long. « Connaissant Elpis et ces manigances, elle a sans doute préparé les chambres pour nous. » Son regard continue d’observer la demeure, regardant les statues de Jesus, la tête d’ours, ainsi que les vitraux, tout en se demandant qui a bien pu décoré la demeure ainsi. Non pas que ça craint, mais… Oui en faite, vu que tu te sens observé par les statues. Il y a une cuisine, bien entendu, et vos pas continuent de vous entrainer dans la grande demeure. Montant finalement en haut, vous voyez plusieurs chambres s’étalant devant vous, et ton cœur se comprime dans ta poitrine en lisant le nom d’Ezio sur l’une d’entre elles. Tu te mordilles les lèvres en soupirant. Tu ne veux plus le blesser. Tu ne veux plus être un poids pour lui, tu te l’es promis. Tu tenteras de te faire le plus discret possible, pour lui. Puis enfin, vous arrivez au dernier étage, où ton nom apparait sur l’une des chambres. Ton nom. Et celui de Dante. Ton nom, avec Dante. « C’est… Une blague?! » jura-tu brusquement, fixant ce prénom, celui qui a tout fait pour nuire à tes rêves dernièrement. Celui là même qui t’a enfermé pendant des heures dans une pièce, avec des bruits forts, pour te rappeler la guerre que tu avais vécue. Vraiment, de tous, tu devais tomber sur lui… Un bruit en bas vous averti que d’autres personnes arrive, et si ce n’était pas de Leandro, tu ne serais surement pas descendu. Mais vous descendez, allant à la rencontre de vos colocataires pour les prochaines semaines…

Quand il rentre dans la maison, il n’a pas vraiment pris le temps de vérifier qui le suivait, ou même si on le suivait. La seule idée qu’il a en tête est de poser ses affaires dans un coin du hall et partir vite après au bar pour interrompre la discussion de Daeja et Artemia et voler quelques minutes du temps de sa femme, parce que malgré tout, il doit bien admettre qu’elle lui a manqué, et surtout, il a besoin de savoir à quel point Jake a pris sa place pendant son absence. Il faut sans doute qu’il s’éloigne un peu d’Ezio, aussi, pour apprendre à vivre sans lui de nouveau, pour essayer de rendre leur relation un peu plus saine. Il ne le fera sans doute pas. Il partira au bar avec lui et lui prendra la main sur la route, tant que personne ne les regarde. Tant pis. Ce sera un problème pour un autre jour.

Il pousse la lourde porte et a une moue de dépit en remarquant l’apparence de manoir de la maison, un peu trop familière, toujours aussi désagréable. Les clés brillent sur les dépliants mais il est trop occupé à froncer les sourcils face au papier-peint de mauvais goût et aux différents éléments de décoration au goût douteux. Peut être qu’ils devraient explorer la maison. Beaucoup de choses semblent ne pas être à leur place. Les autres ont le temps d’arriver pendant qu’il essaye de chercher un indice entre les oiseaux du papier-peint, mais il ne le remarque pas tout de suite. C’est quand son regard inquisiteur croise celui de Mikjall qu’il réalise de nouveau qui fait partie de son équipe, et un petit rire amusé franchit ses lèvres.

« Bonjour chéri. Bien installé ? » Il va faire de sa vie un enfer. Il le sait déjà. Ca lui semble toujours un peu ironique de savoir que peu importe l’époque, Mikjall n’a jamais été dans son équipe. Il n’était que quelques années au dessus de lui quand ils étaient encore à l’école, et a toujours été dans les parages pendant qu’il grandissait, mais il n’était que le frère de quelqu’un, qu’une personne désagréable qui pensait être son égale, avant. Maintenant, il avait perdu de sa grandeur, et ce n’était pas pour déplaire à Dante. Il avait l’air triste, abattu, et lui ressentait toujours un peu de fierté à savoir qu’une partie de cet état était de sa faute, de ce moment où il avait réveillé son trauma pour venger Ezio et Milo, pour lui faire regretter de s’en être pris à ses proches. Oui, il n’y avait rien à dire, si le doute était permis avant, aujourd’hui, Dante était persuadé qu’il avait gagné.

« Alors c’est ça l’équipe ? Sympa. On a un quotient de femmes négatif on dirait, heureusement que Levi est là. » Il imagine déjà les soirées drag queens et visualise assez bien la décoration qui pourrait être accrochée au mur et les cocktails qui pourraient être servis. Oui, ils ne vont pas s’ennuyer, au moins. D’un coup de main, il attrape ses clés et se dirige vers le salon, où il bloque aussitôt sur la tête d’ours empaillée et les statues de Jésus. « Oula euh … Des choix esthétiques ont été faits et je pense que c’était pas forcément les bons. » Ce n’est pas un hasard. Rien ne peut être un hasard, quand Elpis s’en mêle, de toute façon. C’est sans doute des indices. « On joue le jeu pas vrai ? Parce que moi je vais le faire, alors si vous êtes pas avec moi, je vous protège pas. Et en général il vaut mieux être de mon côté. » Son sourire est doucereux et sa main vient chercher celle d’Ezio alors que ses yeux se reposent dans ceux de Mikjall. Il a l’impression d’être invincible, ici. Il va sans doute tomber de haut.